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En route pour Bagan

Après une journée pleine de bouddhas la veille, nous allons remettre le couvert en début de matinée sur la route de Bagan. Toujours dans les environs immédiats de Monywa, se trouve un ensemble d'environ 500 grottes artificielles abritant ... (suspense) ... des bouddhas ! TA DAM ! Autant dire que le site est assez étendu. N'étant pas encore saturé de religion, je consomme pleinement l'heure qui m'est accordée sur place mais, si cela ne dépendait que de moi, j'y aurais facilement passé le double ou le triple ! Après avoir pris le temps pour les premières cavités, je presse le pas pour en voir le plus grand nombre. A l'intérieur de chacune, il y a au moins un Bouddha souvent plusieurs. Certains ont gardé leur polychromie d'origine, beaucoup l'ont perdu avec le temps. Au plafond, il y a très régulièrement de riches fresques retraçant la vie quotidienne ou des épisodes religieux. Les détails sont innombrables. Les grottes ne sont pas très profondes, ni très obscures, la lumière du jour est donc largement suffisante.

La suite de notre route doit nous conduire à Pakkoku. En nom de ville en français on a déjà fait mieux ... Sur le trajet, nous marquons des haltes pour découvrir l'espace de quelques instants la vie locale. La première est au bord d'une rizière où des villageoises sont en train de repiquer le riz. De notre discussion, nous apprendrons qu'elles travaillent pour plusieurs propriétaires dont l'un va finir par se pointer. Le travail est sûrement harassant les pieds dans l'eau et pliées en deux. Quand le soleil dardant et les moustiques se rajoutent, il doit même virer à l'enfer. Au Myanmar, on possède les terres pour une durée de 60 ans apparemment. Quand héritage il y a, il est partagé à parts égales entre les enfants en général.

Un peu plus loin, nous circulons dans un village qui ne doit pas souvent voir passer des touristes de notre espèce. Les comportements sont donc encore authentiques. Une première personne nous montre dans sa maison la fabrication de bâtonnets d'encens : une sorte de pâte est constituée notamment à base de thanaka et de tek. Encore humide, celle-ci est enroulée autour d'une tige de bambou puis le tout est mis à sécher au soleil. L'application de l'encens sera la touche finale. Dans le jardin voisin de la maison-atelier, nous découvrons pour la première fois l'arbre qui donne le thanaka justement : il est filiforme et court sur tronc avec un feuillage clairsemé. Un peu plus loin, nous échangeons par gestes interposés avec une femme et sa fille puis les prenons en photos et leur montrons leurs clichés. La plus âgée nous invite alors à entrer prendre le thé, proposition que nous devons hélas décliner car notre guide vient de disparaître à un tournant 100 mètres plus loin. Snif ! Les gens sont simples, souriants, contents de montrer et de partager. Leurs maisons ne sont constituées que de matériaux naturels : fibres de bambous tressées, feuilles de palme et parfois quelques pierres plates imbriquées. Cette combinaison d'éléments biodégradables oblige à remplacer une partie des matériaux tous les 4 à 5 ans. Une des dernières visions du lieu est celle d'un homme devant un tube de 5 à 10 cm de diamètre planté dans le sol. Il tire une corde et fait couiner une poulie : nous sommes devant un puits fait de 3 fois rien.

D'autres rencontres vont suivre : à l'occasion d'une halte dans un "routier", je décide d'apporter ma modeste contribution aux villageois qui collectent de l'argent pour édifier un stupa dans leur village. La musique est moins forte cette fois-ci mais on secoue toujours les pots de laiton en rythme au passage de chaque véhicule. La moisson n'a pas l'air trop mauvaise vu le nombre élevé de ces "haies d'honneur" au cours d'un trajet.

A proximité immédiate, la maison d'un des trois petits cochons de la fable probablement. Parce que ma vision occidentale ne me permet pas d'imaginer que l'on puisse vivre dans un tas de paille sans fenêtre. N'ayant pas plus approché, je ne saurais pas s'il s'agit simplement d'une botte locale ou d'un logis plus que sommaire ?

Le dernier arrêt sera réservé à une aire de battage du blé sur le bord de la chaussée. Pakkoku est juste là et nous allons y laisser notre véhicule pour une petite croisière sur le fleuve Irrawaddy.

Les 25 prochains kilomètres n'emprunteront plus un ruban asphalté mais une voie fluviale. Nous prenons une embarcation de forme allongée propulsée par une hélice au bout d'une longue perche. Le fleuve est large de plusieurs centaines de mètres mais il y a régulièrement de l'animation que ce soit des pêcheurs qui remontent leurs filets, des villageois qui s'activent sur les rives par exemple pour faire une lessive ou d'immenses barges si plates qu'on en viendrait à craindre qu'une vaguelette ne les submerge.

Sur la fin, le relief s'accentue avec l'apparition d'une petite falaise. Perchées au sommet de celles-ci, des formes évanescentes se dessinent dans la brume poussiéreuse : cette approche de Bagan est vraiment magique.

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